lundi 29 septembre 2014

Cumul emploi-retraite : de bonnes surprises malgré la réforme

Petit retour en arrière… Depuis le 1er janvier 2009, les retraités pouvaient percevoir l’intégralité de leur retraite tout en continuant une activité professionnelle et ce, sans limitation de revenus professionnels, à une double condition : d’une part, justifier d’une durée d’assurance (nombre de trimestres validés) ou d’un âge (65 ans au moins) permettant de prétendre à une pension au taux plein du régime général ; d’autre part, liquider les droits des caisses dont l'assuré voulait obtenir la pension. A compter du 1er janvier 2015, la loi n° 2014-40 entre en vigueur : pour bénéficier du cumul intégral, l’assuré doit non seulement avoir satisfait des conditions d’âge et de durée d’assurance,  mais aussi liquider ses droits de l’ensemble de ses caisses de retraite. Par exemple, un médecin exerçant à la fois en cabinet (libéral) et à l’hôpital (salarié) pouvait liquider uniquement ses droits du régime salariés et continuer à cotiser à cotiser à la Carmf pour poursuivre son activité libérale.
Désormais, s’il souhaite bénéficier intégralement du cumul emploi-retraite, il devra liquider à la fois ses droits à la retraite du régime salarié et ceux du régime libéral. Rien ne l’empêche de poursuivre son activité de praticien mais ses cotisations ne seront plus génératrices de droits et ses pensions libérales subiront une forte décote. Ainsi, demander à ne percevoir uniquement que ses retraites salariées ne sera plus envisageable puisque cette liquidation partielle aurait des conséquences dissuasives  sur l’activité libérale (cessation et limite de revenus  professionnels) et sur le montant des retraites de la  Carmf puisque les cotisations seraient désormais versées à  perte, sans générer de nouveaux droits.
Il y a pourtant des mesures positives, sous réserve du feu vert du Ministère des Affaires Sociales. En effet, les affiliés à la CARMF pourraient  à compter du 1er janvier 2015 toucher leurs pensions de base et complémentaires tous les mois et non plus tous les trimestres. Autre point positif, l'âge de départ sans minoration pour la retraite complémentaire serait abaissé de 65 à 62 ans, permettant aux médecins de partir dès l'âge légal de 62 ans sans subir de décote sur leurs pensions complémentaires. En revanche, l'âge à taux plein est maintenu à 65 ans pour l'avantage social vieillesse (ASV). Enfin, une surcote de 1,25% par trimestre supplémentaire sera instaurée pour les affiliés de plus de 62 ans qui continueront à travailler alors qu'ils disposeront de tous leurs trimestres de cotisation.

jeudi 25 septembre 2014

Et si on parlait des "small caps" ?

TFC Point Conseil propose dans son allocation un fonds composé de petites capitalisations françaises : + 96, 40% sur 3 ans.

Les investisseurs américains sont particulièrement présents sur les plus gros tours de table des start-ups françaises. Vanter l'attractivité de la France auprès d'investisseurs institutionnels étrangers, voilà qui n'est pas a priori une sinécure. C'est qu'après avoir boudé la France dans le sillage du Projet de loi de finances 2013, dont certaines dispositions fiscales avaient provoqué la révolte dite des "pigeons", les investisseurs étrangers sont de retour. La preuve, sur les 8,2 milliards d'euros levés l'an dernier par les fonds de capital-investissement français, 45 % proviennent d'institutionnels étrangers, contre 30% en 2012, selon l'Afic.
Des "zinzins" étrangers qui sont également très présents de façon directe au capital des start up hexagonales : près d'un quart (24%) des jeunes pousses françaises du secteur du numérique comptent des fonds de capital-risque étrangers parmi leurs actionnaires, d'après une étude publiée en juin par le cabinet d'audit EY (ex Ernst & Young). De fait, sur les dix plus importantes levées de fonds réalisées par des start up françaises de l'Internet entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2012, pas moins de six ont impliqué des investisseurs étrangers. 
Que viennent donc faire ces habitués de la Silicon Valley en France, un pays où la croissance économique ne devrait pas excéder 0,4% cette année, et où chaque mois apporte son record de chômeurs ? "Bien sûr, l'environnement macro-économique n'est guère positif en France, mais nous pouvons trouver de la croissance en investissant dans des start up déjà très présentes à l'international", explique Wendelin Thoenes. En effet, si les jeunes pousses françaises de l'industrie numérique ont vu en moyenne leur chiffre d'affaires grimper de 43%, en 2013, c'est grâce au quasi-doublement de leur activité réalisée à l'étranger.
Surtout, "l'innovation constitue l'une des meilleures réponses à une conjoncture macro-économique maussade. Or la France a des arguments à faire valoir, en matière d'innovation", estime Christophe Bavière. C'est bien l'avis des investisseurs étrangers sur les atouts qui font de la France un pays attractif, 40 % d'entre eux mentionnent d'abord la capacité d'innovation, contre 30 % l'an dernier. Il faut dire que sur les 100 sociétés considérées comme les plus innovantes au monde par le magazine Forbes, dans son classement 2013, huit sont françaises. Ce qui place la France en deuxième position, derrière les Etats-Unis et leurs 39 vedettes de l'innovation.
Le capital-innovation a investi 642 millions d'euros seulement, en 2013
Face à ce vivier de jeunes pousses innovantes, que fait donc le capital-risque (ou capital-innovation) français ? En 2013, il a investi 642 millions d'euros, un montant "très insuffisant, (qui) ne permet pas de faire face aux enjeux du financement de l'innovation en France", regrette l'Afic. Et d'insister : "A titre de comparaison, ce sont 21,3 milliards d'euros qui ont été investis par le capital-innovation aux Etats-Unis, soit 33 fois plus !"Rapporté au poids des économies respectives, le capital-risque pèse donc 5,7 fois moins en France qu'aux Etats-Unis. La conséquence, notamment, des nouvelles réglementations de Bâle III et de Solvabilité II, relatives au renforcement des fonds propres des banques et des assureurs, et qui restreignent la capacité de ces derniers à continuer à jouer leur rôle de pourvoyeurs traditionnels du capital-investissement français.
A quoi s'ajoutent les coups de rabot portés ces dernières années aux incitations fiscales dont bénéficiaient les particuliers investissant dans des FCPI (fonds communs de placement dans l'innovation) et des FIP (fonds d'investissement de proximité). Un manque de ressources qui conduit le capital-risque français à ne plus être en mesure de financer les start up hexagonales, un comble. Aussi l'Afic et l'Association française de la gestion financière réclament-elles "le rétablissement d'une fiscalité incitative" dans ce domaine. Un débat bien français.

D’après un article de Christine Lejoux La Tribune